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Dieu créa l'homme à son image... il le créa homme
et femme... Dieu vit tout ce qu'il avait fait et il vit que c'était
très bon". L'intuition première du livre de la Genèse
est donc que la sexualité est foncièrement bonne. Il est capital
de garder cette perception fondamentalement optimiste de la sexualité,
tout en n'ignorant pas les excès et déviations qui la menacent.
La sexualité est à prendre dans son sens le plus complet,
car au-delà de sa réalité génitale, elle concerne
la personne tout entière, dans sa corporéité, son affectivité,
son mode de penser, son être... Elle marque chacun, chacune, quelque
soit sa situation. En établissant une attirance entre les êtres,
dans le respect des différences, elle suscite les relations et collaborations
les plus profondes et les plus vivifiantes. De ces relations à autrui
germent des fécondités diverses et se développe une
créativité humaine aux multiples aspects. La sexualité
est ainsi pour chacun et chacune, quelque soit son état de vie, un
facteur décisif d'identité personnelle, dans la dynamique
de la relation aux autres.
La sexualité a été envisagée avant tout dans
sa capacité reproductrice: ce qui peut se comprendre, vu le désir
et la nécessité, si impérieuse jusque récemment,
de survie de l'espèce. Mais elle n'a guère été
valorisée en elle-même.
La découverte des moyens anticonceptionnels, en rompant le lien
biologiquement contraignant entre sexualité et fécondité,
a joué un rôle décisif dans la prise de conscience de
la sexualité comme élément vital de la relation humaine.
Aujourd'hui par choix personnel, la sexualité est vécue dans
un ensemble de significations qui englobent la fécondité et
la dépassent très largement.
D'où naît une attention nouvelle au sens et à la
signification de la sexualité. Elle est exigeante, tonifiante. Elle
appelle le respect mutuel, la compréhension de l'autre dans sa différence,
sans jamais être détachée de l'amour.
Jacques Gaillot
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