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- Au ministère de
l'Intérieur
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- La coordination nationale des sans papiers m'a demandé
de l'accompagner pour rencontrer le Directeur de cabinet du Ministre.
Nous sommes 7.
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La première difficulté de la délégation
est de pouvoir entrer dans ce ministère hautement sécurisé,
car plusieurs n'ont pas de papiers. Les policiers
sont catégoriques : sans pièce d'identité,
on n'entre pas. |
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- Les femmes africaines font appel à l'humour : "
Ne faites pas attendre le Directeur de cabinet, nous sommes attendues
". La négociation s'engage au téléphone
et finira par aboutir.
Un mémorandum est présenté par l'un de nous
sur les situations dramatiques, injustes et intolérables
vécues par les sans papiers au quotidien.
Il y a des enfants scolarisés qui ont été
arrêtés dans des écoles parce que sans papiers.
Cela a suscité une telle émotion dans la communauté
scolaire que des comités de soutien se sont aussitôt
constitués.
Des initiatives sont prises pour que des enfants sans papiers
puissent manger à la cantine. On est sûr qu'ils
auront au moins un repas par jour.
Il y a le cas des malades. Quel sans papier malade, expulsé,
a les moyens financiers de se faire soigner dans son pays d'origine,
si tant est que les structures existent ?
Le Directeur de cabinet écoute avec attention, interroge,
demande des précisions.
Il paraît étonné quand je lui dis que depuis
10 ans, on n'a jamais connu une rentrée aussi dramatique
pour les sans papiers.
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Retraite à des prêtres
Le cardinal de Lyon m'avait demandé d'animer une
retraite à des prêtres de son diocèse. Difficile
de refuser à un cardinal !
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Cela se passait à l'Abbaye d'Aiguebelle dont l'hôtellerie
pouvait accueillir 35 participants. Nous allions volontiers aux
offices des moines trappistes, sauf les vigiles de la nuit. |
Le matin, dans la belle église romane, avait lieu
la concélébration. J'y donnais l'homélie.
Puis au cours de la journée, j'intervenais à deux
reprises.
Quand j'ai appris que la retraite se faisait à Aiguebelle,
j'ai tout de suite pensé aux moines de Thibirine qui ont
été massacrés en Algérie. C'est en
effet le monastère d'Aiguebelle qui a fondé Thibirine.
Le Père Abbé et sa communauté sont liés
depuis longtemps au monde de l'Islam.
L'accueil des moines a été merveilleux. Le Père
Abbé nous a vivement intéressés en nous
partageant ce qu'il attendait d'une présence monastique
en terre musulmane.
Le cardinal a parlé un soir aux prêtres. Style simple
et direct. Beaucoup de projets.
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C'était un cadeau pour moi de passer 5 jours avec des
prêtres chargés d'expérience humaine et spirituelle,
dans une ambiance fraternelle.
Une fois de plus, je vérifiai que la vie au service de
l'Evangile est une aventure qui façonne le coeur de ceux
qui s'y engagent. |
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