ETRANGERS SANS PAPIERS

 

Les pays de la communauté européenne durcissent leur législation vis-à-vis des étrangers. Des lois répressives en font des suspects. Des lois qui vont s'avérer souvent inhumaines dans leur application.
 
Les étrangers sans papiers sont jetés dans le désespoir et connaissent l'insécurité au quotidien. "Sans papiers", ils n'existent pas. Ce sont des "sans droits".
 
Qui aura été témoin de la détresse de ces familles et de ces jeunes qui ont accompli en vain le circuit des démarches administratives pour être régularisés? qui comprendra leur peur d'être refoulés dans leur pays?
 
Désespérés, ils occupent des églises, entament une grève de la faim, n'hésitent pas à mettre leur vie en danger.
 
Ceux qui sont arrêtés par la police connaissent les sinistres centres de rétention. Des camps de souffrances isolés du reste du monde.
 
Ils sont embarqués de force dans les avions, menottés, scotchés, parfois drogués. Il y a eu des morts. Un scandale et une honte.
 
Dans un contexte économique difficile, l'opinion publique n'est pas favorable aux étrangers, qui deviennent les responsables de tous nos maux. La place des chrétiens est à leurs côtés. Un étranger, avant d'être un problème, est un être humain. Avant d'être un "sans papiers", c'est un frère. "J'étais un étranger et vous m'avez accueilli" (Matthieu 25, 35).
 
Le fait que des étrangers, musulmans pour la plupart, choisissent d'occuper des églises pour y trouver refuge, n'est-ce pas un appel adressé aux chrétiens? Les Eglises sont porteuses d'un grand message de libération sur l'homme. Dans leurs traditions, elles sont liées à l'accueil de l'étranger.

 

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LE RACISME

 

Le racisme, c'est la peur de l'autre, comme si l'autre portait un masque dérangeant. Je n'accepte pas la couleur de sa peau, ses manières de vivre, sa religion, ses choix. Ces différences m'agressent. Elles ne sont pas perçues comme des richesses, mais comme des menaces. L'autre me renvoie une image que j'ai du mal à supporter car il ébranle mes certitudes. Cette image met en cause mon identité, mes droits. La peur de l'autre entraîne son rejet.

Le racisme sommeille en chacun de nous. Il ne disparaît jamais. ll suffit d'un déclic pour qu'il se réveille. Ainsi quand la société engendre un mal vivre avec une exclusion économique et sociale.

Actuellement les étrangers sont l'objet de discriminations de plus en plus nombreuses et graves. Obtenir un travail ou un logement est plus difficile. Les contrôles d'identités sont plus fréquents lorsqu'on s'appelle Mamadou ou Mohamed. L'exclusion offre un terrain favorable au racisme. Quand des gens voient leurs droits bafoués, il leur devient difficile de respecter l'autre, surtout quand cet autre est un immigré. La logique du bouc émissaire peut fonctionner. C'est pourquoi le combat contre le racisme est lié au combat contre l'exclusion. On se bat contre le racisme et contre le système qui l'a créé.

En France, les étrangers qui provoquent le plus d'antipathie sont les Maghrébins, spécialement les Algériens. Dans les différents pays d'Europe, les Tziganes connaissent le rejet. Quant à l'antisémitisme, c'est un sentiment qui perdure. Aujourd'hui, le racisme se banalise. On ne s'excuse plus d'avoir des réactions racistes. On explique simplement pourquoi on l'est devenu.

L'école, les mouvements associatifs, les Eglises ont un rôle dans le combat antiraciste. Particulièrement dans cette prise de conscience qu'en excluant l'autre, c'est quelque chose de nous-mêmes que nous excluons. Comment peut-on accepter l'autre si on ne s'est pas accepté soi-même?

 

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L'EXCLUSION PROBLÈME DE L'HOMME: PROBLÈME DE DIEU?

 

Sans cesse, vous me parlez des problémes d'exclusion. Elles sont de tous genres: économiques, sociales, politiques, religieuses: Concrétement, elles signifient drames, souffrances; parfois même mort.

C'est vrai!
Mais qui de nous n'a jamais connu l'exclusion. C'est hélas, une réalité fondamentale de notre vie. Pour penser sérieusement le problème, que chacun s'interroge donc; dans quelles circonstances, s'est-il lui-même senti exclu? Quelle a alors été sa souffrance?
C'est toujours par rapport à un autre, à un groupe, qu'on se sent exclu. Le sentiment de solitude qui en résulte est peut-être la source d'angoisse la plus profonde qui puisse être. Il touche en son coeur notre volonté de vivre, d'aimer.

Il peut arriver que ce sentiment tienne à notre démesure.
Nous voudrions tant avoir tout, être sûr de tout, connaître tout, être aimés de tous, et nous ne pouvons qu'être décus. Il est si difficile de consentir à sa propre mesure, de croire que nous avons de la valeur, tels que nous sommes, avec nos limites. Il est si difficile de s'aimer soi-même tel que l'on est. On voudrait être autre, avoir cinq talents là où on n'en a qu'un, disait Jésus. Quand notre rêve sur nous-mêmes s'effondre, nous nous sentons chassés de nous-mêmes. Dans notre déception, nous nous enfermons en nous, nous dressons des barrières pour nous protéger. C'est la tragique histoire de l'humanité. Par manque de confiance (en nous-mêmes? en l'autre? en Dieu?), nous excluons à notre tour.
Nous ne pouvons échapper à ce sentiment d'exclusion que nous nous fabriquons qu'à une condition, avoir rencontré quelqu'un qui nous accueilli vraiment, qui nous a pris tels que nous sommes, qui nous aime sans conditions, pour ce que nous sommes. Heureux qui peut avoir cette certitude.
Or innombrables sont les humains qui n'ont jamais rencontré ce regard. Dans le monde économique, social, politique, et même familial, hélas, tant de signes concrets disent: tu ne vaux rien, tu n'existes pas, tu ne comptes pas. Pour le dire, on peut même faire appel à Dieu. Que de fois, en son nom, on déclare; tu n'es rien, tu es coupable, disparais. "Au diable!"

 

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