CONFERENCE DE PRESSE

Des basques tiennent une conférence de presse au siège des droits de l'homme à Paris. Il s'agit d'une vieille revendication, refusée depuis des années: le rapprochement des prisonniers politiques basques dans des prisons plus proches de leur domicile.
Bayonne est à 800 km de Paris. 800 km, c'est la distance que les avocats, amis, familles des prisonniers doivent parcourir pour aller les visiter. Les familles dépensent beaucoup d'argent pour garder le lien avec leur proche. De plus, des parents de prisonniers souvent âgés supportent difficilement ce long voyage. Il n'est pas simple pour les avocats du barreau de Bayonne d'assurer une défense convenable à leur client. Cette situation est contraire aux différentes résultions françaises, européennes et internationales.

Les journalistes et télévisions espagnoles sont là en nombre. Je prends la parole pour dénoncer une fois de plus la législation antiterroriste avec ses pratiques inacceptables. Au moment où une perspective de paix voit le jour au Pays Basque, le rapprochement des prisonniers politiques serait un signe positif en faveur de la paix. Une injustice ne peut jamais devenir une condition de paix.


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RESISTANCE IRANIENNE

Je rejoins le rassemblement des iraniens en exil. Ces opposants au régime des mollahs

m'invitent traditionnellement à leurs fêtes culturelles qui connaissent beaucoup de succès. Aujourd'hui, il s'agit de l'anniversaire de ceux qui ont trouvé la mort au cours de la répression de 1981 à Téhéran alors qu'ils manifestaient pour les libertés démocratiques. Invité à prendre la parole, je leur fais part de mes interrogations "Il y a 30 millions de jeunes en Iran. La moitié de la population. Ils ont moins de vingt ans. ils n'ont pas connu la Révolution islamique. Dans ce contexte de crise économique, de chômage, d'intolérance, que pensent ces jeunes ? Que veulent-ils ? Que peuvent-ils faire ?"

Pour les opposants iraniens, le régime des mollahs est condamné à terme. Malgré des apparences d'ouverture données aux jeunes en direction de l'Occident, rien ne change.
La répression continue.

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FEMMES PALESTINIENNES

 

C'est le titre d'un film. Dans la banlieue de Paris, le MRAP (mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a organisé une soirée-débat autour de ce film.

Dans un camp palestinien de Hein El Helwé, l'un des 13 recensés au Liban, Rasha, une jeune femme de 24 ans, en est le fil conducteur. Trois générations (grands-mères, mères et filles) témoignent de la terre absente, de leur quotidien si difficile, de leur vie d'exilées, entre l'humiliation et l'oubli. Film merveilleux. Ces femmes palestiniennes sont extraordinaires de dignité, de courage, de colère. J'aime leur révolte qui les grandit.

Rasha est là avec nous. C'est une joie de la retrouver. Je l'avais rencontrée au Liban.

Elle est toujours aussi déterminée. Je suis à ses côtés pour le débat. Le public venu nombreux découvre l'humiliation de ceux qui vivent dans ces camps. Je fais part de mes réactions. Les Palestiniens des camps sont un peuple oublié de l'Histoire. Depuis 50 ans. Dans ce film, ces femmes réclament une chose la justice. C'est-à-dire le droit de leur peuple. Le droit d'habiter leur terre!

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DJIBOUTI: PRISONNIERS POLITIQUES

 

Depuis 19 mois, une quarantaine de prisonniers politiques connaissent à Djibouti des conditions de détention inhumaines. Deux détenus sont déjà morts. Huit autres sont en danger. Pour protester, tous ont décidé d'entamer une gréve de la faim. Par solidarité, en Belgique et en France, des Djiboutiens ont fait la même chose: une grève de la faim. Je vais rejoindre le groupe de Bagnolet, en banlieue parisienne. Dans un modeste local, je fais connaissance avec Aicha, la porte parole. Quelle présence! Dans les médias, on l'appelle "la lionne de Djibouti", "l'insoumise"... On ne peut l'oublier. J'aime aller retrouver ces grévistes de la faim qui sont devenus comme une famille et rejoindre leur combat. Aicha réclame la libération des prisonniers politiques. Elle dénonce le soutien inconditionnel de la France au régime anti-démocratique de Djibouti.

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PHILADELPHIE: DÉFENSE DE MUMIA ABU JAMAL

 

Dans un café parisien se tient une conférence de presse pour expliquer notre départ à Philadelphie et notre défense de Mumia. Danielle Mitterand est parmi nous et participera au voyage. Mumia est un journaliste courageux qui depuis 17 ans clame son innocence. Il se trouve actuellement dans les couloirs de la mort dans l'attente de son exécution. Arrêté en 1981 alors qu'il portait secours à son frère agressé par la police, Mumia est accusé du meurtre d'un policier. Il est condamné à mort en 1982 à l'issue d'un procès truqué. En réalité Mumia à été condamné en raison de son engagement politique avec les Black Panthers en 1970. La police et la justice de Philadelphie ont voulu faire taire celui qui continue d'être appelé "la voix des sans voix"

Le 24 avril, jour de ses 45 ans, une grande manifestation aura lieu à Philadelphie pour exiger un nouveau procès et l'abolition de la peine de mort. Je participerai à la délégation française composée de 60 militants des droits de l'homme.

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SOIRÉE AVEC LES KURDES

Le grand amphithéatre de l'université de Marseille est rempli. Beaucoup de kurdes sont là. Ils sont encore sous le choc de l'arrestation de leur leader Ocalan. Comme tous ceux que je rencontre depuis des années, je les trouve courageux et fiers de leur identité. C'est un peuple qui ne veut pas disparaître. A la tribune, j'ai l'avantage de parler en dernier. Les avocats d'Ocalan donnent des informations sur la préparation du procès et toutes les difficultés qu'il peuvent rencontrer journellement. Il me reste à délivrer un message de paix et d'espoir. Car on n'arrête pas le destin d'un peuple.

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SOUTENIR LA DÉMOCRATIE BIRMANE

Les firmes Total-Fina font des affaires avec le régime militaire birman. La dictature de ce pays est particulièrement cruelle. Depuis plus de 10 ans, les élus du peuple sont placés en résidence surveillée ou emprisonnés. Ils nous demandent d'intervenir auprés des entreprises qui cautionnent le pouvoir en place. Aung San Suu Kyi, prix nobel de la paix,nous lance ce message: "Que votre liberté puisse servir la nôtre". Le Parlement européen appelle les entreprises européennes à quitter la Birmanie. Une action simple est proposée aux consommateurs: ne plus venir s'approvisionner à Fina. Cest ce que nous faisons auprès des automobilistes dans une station au centre de Bruxelles sous l'oeil des caméras.

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Rassemblement Kurde

En Allemagne, à Dortmund, l'immense stade est rempli de Kurdes. C'est un festival. Comme à chaque fois que je participe à leur rencontre je suis frappé de leur dignité et de leur détermination. Je retrouve un groupe de jeunes musiciens venus de Montpellier, la nuit, en camionnette. Ils me font cadeau de leur CD.

Dans la foule, un Kurde a réussi à franchir non sans peine tous les barrages pour me rencontrer. Arrivé enfin devant moi il me dit :"vous me reconnaissez ? Je suis Mehmet". Je reconnais Mehmet, un sans-papier qui à l'époque avait logé plusieurs mois à l'évêché d'Evreux. C'est une joie de le revoir et heureux d'apprendre ce qu'il est devenu. Il est marié, a un logement, a trouvé du travail, il parle bien le français... Notre conversation est hélas interrompue car on vient me chercher pour aller à la tribune. Je dois m'adresser à la foule, je lis mon texte en allemand aussitôt traduit en kurde. "Le drame du tremblement de terre qui vient de frapper la Turquie a bouleversé l'opinion internationale. Un sursaut extraordinaire de solidarité s'est manifesté, ignorant les frontières et les divisions. Mais le terrorisme d'Etat, qui dure depuis 20 ans et opprime la population, personne ne s'en émeut, personne ne s'en indigne. L'opinion internationale ne s'est pas mobilisée...

Si Ocalan a été lâchement abandonné par nos dirigeants occidentaux, il ne le sera jamais par son peuple. Toute humiliation faite à Ocalan est ressentie comme une atteinte à la dignité du peuple kurde. Ces injustices et cette oppression n'ont pas réussi à entamer la détermination du peuple kurde. Le rassemblement d'aujourd'hui en est témoin. Une occasion est offerte pour la paix qui réclame une solution politique et non militaire et Turcs et Kurdes ne peuvent gagner qu'ensemble.

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