La répression continue.
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C'est le titre d'un film. Dans la banlieue de Paris, le MRAP (mouvement
contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a organisé
une soirée-débat autour de ce film.
Dans un camp palestinien de Hein El Helwé, l'un des 13 recensés
au Liban, Rasha, une jeune femme de 24 ans, en est le fil conducteur. Trois
générations (grands-mères, mères et filles)
témoignent de la terre absente, de leur quotidien si difficile, de
leur vie d'exilées, entre l'humiliation et l'oubli. Film merveilleux.
Ces femmes palestiniennes sont extraordinaires de dignité, de courage,
de colère. J'aime leur révolte qui les grandit.
Rasha est là avec nous. C'est une joie de la retrouver. Je l'avais
rencontrée au Liban.
Elle est toujours aussi déterminée. Je suis à ses
côtés pour le débat. Le public venu nombreux découvre
l'humiliation de ceux qui vivent dans ces camps. Je fais part de mes réactions.
Les Palestiniens des camps sont un peuple oublié de l'Histoire. Depuis
50 ans. Dans ce film, ces femmes réclament une chose la justice.
C'est-à-dire le droit de leur peuple. Le droit d'habiter leur terre!
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DJIBOUTI: PRISONNIERS POLITIQUES
Depuis 19 mois, une quarantaine de prisonniers politiques connaissent
à Djibouti des conditions de détention inhumaines. Deux détenus
sont déjà morts. Huit autres sont en danger. Pour protester,
tous ont décidé d'entamer une gréve de la faim. Par
solidarité, en Belgique et en France, des Djiboutiens ont fait la
même chose: une grève de la faim. Je vais rejoindre le groupe
de Bagnolet, en banlieue parisienne. Dans un modeste local, je fais connaissance
avec Aicha, la porte parole. Quelle présence! Dans les médias,
on l'appelle "la lionne de Djibouti", "l'insoumise"...
On ne peut l'oublier. J'aime aller retrouver ces grévistes de la
faim qui sont devenus comme une famille et rejoindre leur combat. Aicha
réclame la libération des prisonniers politiques. Elle dénonce
le soutien inconditionnel de la France au régime anti-démocratique
de Djibouti.
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PHILADELPHIE: DÉFENSE DE MUMIA ABU JAMAL
Dans un café parisien se tient une conférence de presse
pour expliquer notre départ à Philadelphie et notre défense
de Mumia. Danielle Mitterand est parmi nous et participera au voyage. Mumia
est un journaliste courageux qui depuis 17 ans clame son innocence. Il se
trouve actuellement dans les couloirs de la mort dans l'attente de son exécution.
Arrêté en 1981 alors qu'il portait secours à son frère
agressé par la police, Mumia est accusé du meurtre d'un policier.
Il est condamné à mort en 1982 à l'issue d'un procès
truqué. En réalité Mumia à été
condamné en raison de son engagement politique avec les Black Panthers
en 1970. La police et la justice de Philadelphie ont voulu faire taire celui
qui continue d'être appelé "la voix des sans voix"
Le 24 avril, jour de ses 45 ans, une grande manifestation aura lieu à
Philadelphie pour exiger un nouveau procès et l'abolition de la peine
de mort. Je participerai à la délégation française
composée de 60 militants des droits de l'homme.
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SOIRÉE AVEC LES KURDES
Le grand amphithéatre de l'université de Marseille est
rempli. Beaucoup de kurdes sont là. Ils sont encore sous le choc
de l'arrestation de leur leader Ocalan. Comme tous ceux que je rencontre
depuis des années, je les trouve courageux et fiers de leur identité.
C'est un peuple qui ne veut pas disparaître. A la tribune, j'ai l'avantage
de parler en dernier. Les avocats d'Ocalan donnent des informations sur
la préparation du procès et toutes les difficultés
qu'il peuvent rencontrer journellement. Il me reste à délivrer
un message de paix et d'espoir. Car on n'arrête pas le destin d'un
peuple.
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SOUTENIR LA DÉMOCRATIE BIRMANE
Les firmes Total-Fina font des affaires avec le régime militaire
birman. La dictature de ce pays est particulièrement cruelle. Depuis
plus de 10 ans, les élus du peuple sont placés en résidence
surveillée ou emprisonnés. Ils nous demandent d'intervenir
auprés des entreprises qui cautionnent le pouvoir en place. Aung
San Suu Kyi, prix nobel de la paix,nous lance ce message: "Que votre
liberté puisse servir la nôtre". Le Parlement européen
appelle les entreprises européennes à quitter la Birmanie.
Une action simple est proposée aux consommateurs: ne plus venir s'approvisionner
à Fina. Cest ce que nous faisons auprès des automobilistes
dans une station au centre de Bruxelles sous l'oeil des caméras.
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Rassemblement Kurde
En Allemagne, à Dortmund, l'immense stade est rempli de Kurdes.
C'est un festival. Comme à chaque fois que je participe à
leur rencontre je suis frappé de leur dignité et de leur détermination.
Je retrouve un groupe de jeunes musiciens venus de Montpellier, la nuit,
en camionnette. Ils me font cadeau de leur CD.
Dans la foule, un Kurde a réussi à franchir non sans peine
tous les barrages pour me rencontrer. Arrivé enfin devant moi il
me dit :"vous me reconnaissez ? Je suis Mehmet". Je reconnais
Mehmet, un sans-papier qui à l'époque avait logé plusieurs
mois à l'évêché d'Evreux. C'est une joie de le
revoir et heureux d'apprendre ce qu'il est devenu. Il est marié,
a un logement, a trouvé du travail, il parle bien le français...
Notre conversation est hélas interrompue car on vient me chercher
pour aller à la tribune. Je dois m'adresser à la foule, je
lis mon texte en allemand aussitôt traduit en kurde. "Le drame
du tremblement de terre qui vient de frapper la Turquie a bouleversé
l'opinion internationale. Un sursaut extraordinaire de solidarité
s'est manifesté, ignorant les frontières et les divisions.
Mais le terrorisme d'Etat, qui dure depuis 20 ans et opprime la population,
personne ne s'en émeut, personne ne s'en indigne. L'opinion internationale
ne s'est pas mobilisée...
Si Ocalan a été lâchement abandonné par nos
dirigeants occidentaux, il ne le sera jamais par son peuple. Toute humiliation
faite à Ocalan est ressentie comme une atteinte à la dignité
du peuple kurde. Ces injustices et cette oppression n'ont pas réussi
à entamer la détermination du peuple kurde. Le rassemblement
d'aujourd'hui en est témoin. Une occasion est offerte pour la paix
qui réclame une solution politique et non militaire et Turcs et Kurdes
ne peuvent gagner qu'ensemble.
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