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Un silence coupable Ce qui se passe dans la région des
grands lacs africains n'est plus un événement. Tout simplement
parce qu'on n'en parle plus. C'est l'indifférence. Dans le climat d'insécurité
existant, les organisations humanitaires ne peuvent plus intervenir, ou si peu!
Pourtant
depuis des semaines, tout un peuple erre dans l'Est du Zaïre, luttant
contre les épidémies, la faim, la peur. Plus exposés que
d'autres, des enfants meurent chaque jour.
Sur place, il n'y a plus de
caméras pour montrer le drame vécu par ces milliers de réfugiés.
Il n'y a plus de cris qui parviennent jusqu'à nos pays nantis. Il n'y a
plus d'appels qui puissent nous mobiliser à la solidarité. C'est
le silence. Le silence de la communauté internationale qui se rend
coupable de non-assistance à un peuple en danger. Le silence des
responsables politiques qui laissent les Africains à eux-mêmes.
Sans doute n'y a-t-il pas de marché à conquérir, mais il y
a des êtres humains qui sont abandonnés et sacrifiés dans
les forêts zaïroises.
Dans la Bible, au livre de la Genèse, Dieu
dit à Caïn: «Qu'as-tu fait de ton frère?» Caïn
se défend: «Je n'en sais rien. Suis-je le gardien de mon frère?»
Dieu lui répond: «Un cri monte du sol vers moi, c'est le sang de ton
frère.».
Nous sommes responsables les uns des autres. La
solidarité n'a pas de frontières. Nous formons une seule famille
humaine sur la planète. Pour le siècle qui vient, n'est-ce pas une
tâche urgente?
Jacques
Gaillot
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