Le catéchisme électronique: Août 1998 |
Marie | Les Femmes et l'Eglise |
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LES FEMMES ET L'EGLISE
L'Eglise est un soutien pour la dignité humaine des femmes. "L'humanité féminine", selon une belle expression de Jean-Paul II, est considérée comme devant être dans un statut de parité essentielle avec l'humanité masculine. Chaque fois que les droits des femmes sont atteints, comme actuellement en Afghanistan, l'Eglise proteste. Elle combat toute forme de discrimination fondée sur le sexe (mais aussi sur la race ou la couleur de la peau), comme contraire au dessein de Dieu. Dans l'histoire, c'est elle qui a fait dépendre la validité du mariage du consentement des époux, donc des femmes, qui n'étaient plus ainsi soumises au bon vouloir des pères. A l'occasion de la Conférence de Pékin sur les femmes, l'Eglise a été plus loin encore en exprimant des regrets devant la responsabilité qu'elle porte dans la dénaturation et la réduction en esclavage des femmes et en reconnaissant la violence qui s'exerce contre elles. Elle proclame la responsabilité égale de l'homme et de la femme dans la construction de l'Histoire (lettre de Jean-Paul II aux femmes, juin 1995) En même temps, l'Eglise bloque les femmes dans une image et un statut. L'image de la femme promue, voire sacralisée, par l'Eglise est essentiellement celle de la mère, qui sait si bien se dévouer et se sacrifier. C'est en étant mère qu'elle atteint la perfection féminine. La figure de la vierge elle-même n'échappe pas à une maternité spirituelle. Les femmes sont identifiées par leur sexualité. Ne disait-on pas en parlant d'elles: "les personnes du sexe?" Seule, la maternité leur permet de sublimer cette sexualité inquiétante. Cependant, aujourd'hui encore plus qu'hier, les femmes ne sont pas entièrement déterminées par la maternité. Bien d'autres secteurs d'activité s'offrent à elles, dans le travail professionnel notamment, que la maîtrise de la fécondité et l'allongement de leur vie leur permettent d'embrasser et qui les épanouissent. Dans son fonctionnement interne, l'Eglise n'accorde pas les mêmes possibilités aux hommes et aux femmes. Ne pouvant devenir prêtres, en vertu d'une vocation singulière que leur attribue l'Eglise, les femmes sont ainsi éloignées des sphères de décision, réservées aux ministres ordonnés. Deux conséquences en découlent. D'une part, on assiste à un dysfonctionnement dû au fait que ce sont des femmes qui sont majoritairement au service de l'Eglise et qu'elles restent cantonnées dans des rôles subalternes en dépit des responsabilités qu'elles assument concrètement. D'autre part, les représentations du féminin que l'Eglise diffuse dans la société par cette pratique de discrimination, invalident les beaux principes qu'elle tient par ailleurs. Combien de temps l'Eglise pourra-t-elle rester en porte-à-faux vis-à-vis des femmes? |
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