|
|
- La tempête apaisée
- On a l'habitude d'appeler ce passage d'évangile
: la tempête apaisée, car Jésus, d'une parole,
d'un geste, calme les flots. Mais on ne s'interroge jamais pour
savoir si c'était Jésus qui l'avait provoquée.
Après tout, si Jésus se montre capable d'apaiser
la tempête, pourquoi ne pourrait-il pas la déclencher
?
-
|
Jésus a parlé toute la journée à
la foule, sans micro. On comprend que le soir venu, il soit épuisé.
A peine est-il dans la barque, qu'il s'effondre et dort. Tant
que Jésus parlait, les disciples se sentaient en confiance
et en sécurité. Personne ne parlait comme cet homme.
Et quelle autorité ! Quand Jésus parlait, tout
paraissait clair et simple. Peut-être avaient-ils eu à
certains moments le cur brûlant. L'aventure du Royaume
de Dieu paraissait belle. Elle ouvrait un horizon de lumière
avec un avenir insoupçonné. Sans attendre, ils
y trouvaient leur place et en devenaient partie prenante.
|
Mais quand Jésus dort et se montre absent, c'est une
autre affaire ! Les disciples se sentent seuls, menacés,
abandonnés à leur sort. On dirait que Jésus
ne se soucie pas de leurs difficultés. La parole semée
en eux tout au long du jour ne les éclaire plus. C'est
la nuit. N'est-il pas dangereux de suivre l'homme de Nazareth
et de s'en remettre à lui ? Vivre autrement, faire d'autres
choix, mener d'autres combats, c'est aller au devant des ennuis
et connaître l'insécurité. |
Le doute entre alors dans leur cur. La confiance qu'ils
avaient placée en Jésus se trouve ébranlée.
C'est la tempête. N'est-il pas plus facile de garder les
sécurités que l'on a, plutôt que de s'engager
dans une voie pleine d'inconnues ? La peur du changement, la
peur de perdre, la peur du risque mettent les disciples aux abois.
Ils crient leur désarroi à Jésus avec une
pointe de reproche : " Maître, nous sommes perdus
: cela ne te fait rien ? ".
-
-
Quelles sont nos tempêtes ? Jésus en a t-il provoquées
? Heureuses tempêtes qui nous mènent au rivage de
la paix avec Celui que l'on découvre toujours proche et
fidèle.
|